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Affichage des articles du novembre, 2022

La page d'Alexandre : Qu’est-ce que la perversion ? Portrait analytique

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  Alors que le psychotique tente désespérément de restaurer son Je dans la sublime unité primordiale d’ avec l’ objet perdu du désir, le pervers, quant à lui, ne se pose pas dans cette tentative de restauration interne : il vise plutôt une restauration externe. La structure perverse se pense à partir de son image. Le pervers ne se regarde pas dans un miroir : il regarde son image et non pas lui. Pour être plus précis, c’ est son image qui le regarde. Là où le psychotique peut, dans certains cas cliniques, ne pas voir son image dans un miroir (à l’ instar du personnage central de la nouvelle de Maupassant intitulée « Le Horla »), le pervers ne voit pas son Je mais confond son image avec celui-ci. Voilà l’ essence du drame. Or, en aucune façon on ne peut être son image. Le Je et son reflet spéculaire sont bien deux réalités distinctes de coordonnées spatiales différentes et, bien sûr, deux n’ égale pas un. Du grec ancien « eidolôn », l’ image du pervers, posée comme centre, le structure

Jean Noël : « Les vertueux » de Yasmina Khadra

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  Yasmina Khadra est l’un de ces écrivains courageux qui a défié la censure militaire de son pays pour produire ses fictions en portant un regard sans complaisance tant sur son pays (l’Algérie) que sur les régimes militaires qui l’ont gouverné… Yasmina, en fait, est un homme (pour ceux qui l’ignorent).   Son   vrai nom,   Mohammed Moulessehoul,   est d’abord un militaire qui jouit de sa retraite anticipée pour se lancer dans une carrière littéraire et cela depuis 25 ans. Nombreux livres, nombreux succès, ce n’est pas un inconnu. Il porte les prénoms de son épouse qui lui dira qu’elle lui donne ses prénoms pour la postérité comme lui a donné son nom par amour. Ecrire sur pseudo est quasi une nécessité dans l’Algérie du GIA qui terrorise à l’époque comme tous les fous de Dieu. Yasmina Khadra dépeint un pays et une population tourmentée, attachante, aux prises avec les maux du siècle (terrorisme, extrémisme religieux, psychose du sujet aux prises avec le malheur et la persécution) . Mais

Jean Noël : Éditorial : Le mal

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Dans mon roman,  la Colère de Dieu , il en est question d’emblée : le mal radical, le geste par-delà le bien et le mal. Les principaux protagonistes sont à la lutte dans ses rets. En cela, leur courage donne le tempo du texte et de l’intrigue. Revenons-y de manière plus formelle. En philosophie traditionnelle, le mal métaphysique est relatif à la finitude humaine : nous ne sommes individuellement « pas tout » (et même collectivement), notre vie est limitée dans le temps et dans l’espace, notre horizon est la mort, notre corps est limité dans sa puissance et sa santé. Le mal physique découle du premier : la souffrance, la maladie, la fragilité par rapport aux agressions extérieures et intérieures… Le mal moral, par contre, incombe à l’homme en tant qu’homme : pour Kant, le mal moral devient diabolique quand le sujet le fait délibérément pour le mal…Le mal moral n’est pas encore diabolique quand il se subordonne à un bien conséquemment à l’action immorale qu’on subit, ou bien quand il se

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