La page d'Alexandre : Qu’est-ce que la perversion ? Portrait analytique

Alors que le psychotique tente désespérément de restaurer son Je dans la sublime unité primordiale d’ avec l’ objet perdu du désir, le pervers, quant à lui, ne se pose pas dans cette tentative de restauration interne : il vise plutôt une restauration externe. La structure perverse se pense à partir de son image. Le pervers ne se regarde pas dans un miroir : il regarde son image et non pas lui. Pour être plus précis, c’ est son image qui le regarde. Là où le psychotique peut, dans certains cas cliniques, ne pas voir son image dans un miroir (à l’ instar du personnage central de la nouvelle de Maupassant intitulée « Le Horla »), le pervers ne voit pas son Je mais confond son image avec celui-ci. Voilà l’ essence du drame. Or, en aucune façon on ne peut être son image. Le Je et son reflet spéculaire sont bien deux réalités distinctes de coordonnées spatiales différentes et, bien sûr, deux n’ égale pas un. Du grec ancien « eidolôn », l’ image du pervers, posée comme centre, le structure