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Jean Noël : Éditorial : Psychanalyste, art et politique article – De la parole performative – Think tank de la Fondation Mercure

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  Les fondations Mercure ont pour vocation de développer des ateliers de réflexion et de discussion autour d’une thématique dont l’énonciation s’avère féconde. Ici, le think tank proposé tourne autour de trois pôles : Psychanalyse, Art et Politique. Tant dans la parole de l’analysant que de l’analyste, ou encore dans le geste de l’artiste ou encore dans la parole du politique, dire c’est faire : une parole juste dans la cure a des effets de guérison dans le corps, une parole juste dans l’hémicycle de parlementaires peut provoquer des changements dans la société, le geste juste d’un artiste change notre manière de percevoir le monde. Le texte ci-dessous propose de balayer le terrain avant toute investigation : inutile de revenir sur de vieilles polémiques stériles, il s’agit de se pencher sur ce que c’est « qu’une parole juste », tant chez l’artiste, le politique ou le psychanalyste pour s’autoriser, peut-être, de se donner les moyens de changer le monde ! Pour faire partie de ce think

Jean Noël : Éditorial : La joie, au travers…

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  Il ne s’agit pas du bonheur, ou encore du souverain bien qu’Emmanuel Kant décrivait comme le bonheur à hauteur de la justice, c’est-à-dire un bonheur qui vient par surcroît d’une action juste, ou encore d’un bonheur qui peut faire l’objet de l’espérance d’un juste qui ne le connaît pas encore… Non, je parle de joie, de celle-là même, toute spirituelle, qui fait sourire, rire, chanter, danser quelles que soient les circonstances, une flamme qui paraît éternelle, légère, inaliénable, relative au simple fait d’être vivant… Et être vivant cela ferait sourire ? Qu’en est-il de cette joie dans un monde triste ? Triste comme la mort, la mort partout: nous vivons sur un empilement de cadavres accumulé de générations en générations au cours des siècles, nous vivons dans les rues de Bruxelles où la misère extrême nous saisit à la gorge quand on marche à côté de corps endormis ou enivrés roulés dans des couvertures crasseuses se protégeant du froid dans un sommeil de désolation, quand les bombe

Jean Noël : Éditorial : Jalousie

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  René Girard nous a éclairé l’esprit en parlant du désir mimétique propre à l’homme. En cela, cet anthropologue philosophe, Français et  professeur à Stanford, décédé en 2015, était d’un grand secours pour traiter de la jalousie humaine et nous offrait une clef anthropologique pour comprendre la violence et le religieux. L’homme ne connaît pas l’objet de son désir. Cela se vérifie chez le petit d’homme. Mettez deux enfants en bas âge l’un à côté de l’autre, déposez deux jouets (exactement les mêmes), vous constaterez que la dispute viendra très vite entre les deux bambins : ce n’est pas tant l’objet en tant que tel qui intéresse l’enfant, c’est l’objet qui fait l’objet du désir de l’autre qui excite la convoitise. C’est parce que l’un des deux enfants a choisi un de ces deux jouets (pourtant identiques) que l’autre veut s’en approprier (délaissant le jouet qui lui était initialement destiné). Cette expérience, souvent répétée par les psychologues, nous montre que le désir est toujours

Jean Noël : Éditorial : Le mal

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Dans mon roman,  la Colère de Dieu , il en est question d’emblée : le mal radical, le geste par-delà le bien et le mal. Les principaux protagonistes sont à la lutte dans ses rets. En cela, leur courage donne le tempo du texte et de l’intrigue. Revenons-y de manière plus formelle. En philosophie traditionnelle, le mal métaphysique est relatif à la finitude humaine : nous ne sommes individuellement « pas tout » (et même collectivement), notre vie est limitée dans le temps et dans l’espace, notre horizon est la mort, notre corps est limité dans sa puissance et sa santé. Le mal physique découle du premier : la souffrance, la maladie, la fragilité par rapport aux agressions extérieures et intérieures… Le mal moral, par contre, incombe à l’homme en tant qu’homme : pour Kant, le mal moral devient diabolique quand le sujet le fait délibérément pour le mal…Le mal moral n’est pas encore diabolique quand il se subordonne à un bien conséquemment à l’action immorale qu’on subit, ou bien quand il se

Jean Noël : Éditorial : Être père

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  Être père n’est pas vraiment une sinécure, de nos jours. D’une part, on a de cesse de dire que les hommes sont des déserteurs, pour la plupart, dans cette fonction, et d’autre part que les temps sont à la lutte contre le patriarcat sous toute ses formes, patriarcat qui nous aurait « oppressé » depuis 6000 ans… Sans se douter une seule seconde que la deuxième assertion participe à renforcer la première assertion, qu’en ces temps, celui qui affiche des velléités d’assumer sa paternité se reçoit régulièrement une volée de bois vert en statuant du fait qu’il incarne une figure archaïque de la famille, figure qui nous fait répéter l’idée d’un père abuseur dans sa puissance et occupant une position hiérarchiquement enviable mais toujours-déjà arbitraire. Ce qui incite, finalement, les hommes à déserter la fonction… et ça tourne en rond… Remarquez, ce n’est pas parce que les tâches familiales sont partagées plus équitablement (ménage, enfants, etc.) qu’il y a chute dans la fonction paternel

Jean Noël : Éditorial : Qu’est-ce qu’être noble aujourd’hui ?

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Nietzsche nous a habitué dans Par-delà le Bien et le Mal autant que dans sa Généalogie de la Morale à ne jamais se contenter d’une lecture première des valeurs que nous arborons avec fierté, comme si elles étaient constitutives de notre identité et de la valeur assignée à notre personne. Le penseur déplie tout cela pour montrer qu’en réalité, ces valeurs sont souvent le fruit d’une histoire qui se trame dans une lutte de pouvoirs. Il en fait la généalogie : d’où viennent ces valeurs, quelle en est la hiérarchie, pourquoi certaines de ces valeurs expriment aujourd’hui exactement le contraire de ce qu’elles exprimaient préalablement ? Etc. C’est en cela que son diagnostic est absolument sans complaisance, qu’il nous affirme tout de go que ces valeurs qui font aujourd’hui l’orgueil de la plupart de nos contemporains ne sont en réalité que des « anti-valeurs » posées réactivement contre des valeurs de l’antique noblesse (celle des Grecs, en l’occurrence). « L’homme noble possède le sentime

Jean Noël : Éditorial : Où en sont les femmes ?

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  Mon roman, dès le neuvième chapitre, emporte un philosophe (German, pour ne pas le citer) dans une quête très singulière, et cela à l’issue d’une expérience traumatisante (que je ne vais pas décrire ici, après tout, cher lecteur, s’il vous reste à  lire mon roman, achetez-le !) Pourquoi, dans toutes les civilisations, la femme est perçue comme « seconde en humanité « ?  Eve est accouchée de la côte d’Adam ! Un comble ! La femme n’a accès aux responsabilités politiques depuis moins d’un siècle, les femmes, pour la plupart d’entre elles, ont encore peur de leur mari et de ses violences, des petites filles nourrissons sont encore abandonnées voire assassinées en Chine, les Afghanes sont mises dans des sacs, les Indiennes font l’objet de violences et de discriminations, des Pakistanaises sont victimes de crimes d’honneur et les petites Egyptiennes sont encore excisées par millions ! Et les guerres passent par des viols collectifs au Kivu (Congo) ou en Ukraine. Quand vous y regardez de pl

Jean Noël : Éditorial : La guerre, on la veut tous

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La guerre ? On la veut tous ! Sourd en nous le désir d’en découdre, cette pulsion à la quête d’une explosion libératrice. La guerre ? On la veut tous, lorsque la frustration nous fait lever le poing, lorsque l’on se retrouve écrasé dans l’enchaînement des phénomènes, noyé dans l‘anonymat des masses, lorsque le moi n’est plus rien et qu’il n’a d’autre issue que de se poser en s’opposant. Je suis contre donc j’existe… Que de post outranciers sur les médias sociaux !  Que de colère et de revendication, pour les pires et les meilleures causes ! Que d’exaspération et d’outrance, que de colère. La guerre, on la veut tous, et pour cela autant œuvrer dans le complotisme histoire de relever dans les faits ce qui déraille en sous roche afin de conclure que les faits ne sont pas des faits et œuvrer pour la folie collective. La guerre en Ukraine, oui, on la veut : enfin un ennemi à abattre, enfin du sang et du feu, enfin des villes dévastées et des faibles écrasés… Oui, nous nous en réjouissons, u

Jean Noël : Éditorial : La colère de Dieu

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La vision qu’à Nietzsche du réel est le très héraclitéen fleuve indomptable, et celle de la réalité humaine, une toile d’araignée d’eau tissée par dessus le fleuve, qui « tient », d’une certaine manière, au gré de l’habileté des créateurs tissant leur toile par-delà les secousses tempétueuses d’un courant parfois imprévisible. Aussi, l’homme en tout temps, constate éberlué que ce n’est jamais fini. Il voudrait se reposer, se réfugier, « se planquer », mais non, ce n’est jamais fini. Sa pulsion de vie l’incite à prolonger le voyage et de mettre à profit tout son génie pour créer et offrir un horizon aux générations futures, sa pulsion de vie lance lointainement la flèche de son désir dans le pays de ses petits enfants, la pulsion de mort l’incite à tout détruire pour se laisser couler dans le fleuve, à laisser libre cours à sa colère monstrueuse pour se tuer en tuant les autres, ne souffrant de subir l’horrible hasard, les embuches contrariantes, l’idée, finalement, oui, que ce n’est ja

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